"Hommes/femmes politiques, journalistes au petit pied, philosophes du dimanche ou stars à la ramasse: tous sèment des perles de bêtise, sans se douter que, dans l'ombre, l'autruche les note, les commente, s'en gausse, et recrache le tout sur ce blog."

dimanche 15 mars 2015

Il y en a un peu plus, je vous la mets dans le Gourmet Bag ?



Oh djeun, faignasse, au taf ! Au turbin, au chagrin ma poule ! Move your ass, asshole… Tel semble être le message délivré par ces empafés d’enfoirés, belle brochette de parvenus, de rassis et d’aigris devant lesquels le père Faust se pourlèche la lippe : ça voudrait pas crever, les Goldman et autres Merad, une fois passé la cinquantaine ça vendrait son père et sa mère et son cul pour un peu de jeunesse. « Vous avez toute la vie, c’est une chance inouïe ! », meugle la meute, aux portes de la morgue. Le chéquier ne fait rien à l’affaire : je, tu, ils vont crever. Alors, en un ultime tour de piste, autant cracher sa morgue et sa haine à la face des ados : « je rêve ou tu es en train de fumer ? » lâche le nanti, avant d’enfin avouer sa hargne, son moteur : « j’envie tellement ta jeunesse ». Eh oui, ah ah, le temps passe, on va fermer monsieur, faut partir, faut pas rester là.

Le même plumitif qui déclara éteinte la polémique autour des enfoi-enculés (de quel droit ? Pour quelles raisons ?) usa bientôt de sa chronique pour nous informer de l’ultime révolution en matière de pratiques bècebège, le « gourmet bag ». Un modèle de doggy, moins sac plastique quoi, plus smart, plus 8e arrondissement mais toujours destiné à emporter les restes, les os de poulet et le gras, pour les sucer chez soi. Vous voyez le rapport ? Non ?  

Mais, tandis que la Montespan se faisait emballer la bite à Talleyrand pour la finir chez elle, le site de Sivens était, lui, évacué et vite fait. Comme prévu. Comme l’infinie stupidité et/ou la puissance mortifère du Pouvoir le laissaient présager. Après des semaines de pressions, de tensions, d’agressions diverses et pas tellement variées (la plupart orchestrées par les industriels de l’agroalimentaire et leur milice privée la FNSEA), la gendarmerie surarmée n’a eu qu’à lui mettre une pichenette pour que s’écroule le campement. Que reste-t-il aujourd’hui du mausolée de Rémi Fraisse ? Un tas de cendres assurément, tant l’urgence est l’oubli.

Une société de régression doit veiller à développer sa capacité à l’oubli. L’individu doué de mémoire figure ici le résistant. Nous développons la nôtre.

Aussi n’avons-nous oublié ni Rémi ni Malik, ni Zyed, Bouna, Fanny Dewerpe, Daniel Féry, Eugène Varlin, tant d’autres, tombés sous les matraques taser flashball grenades ou balles.
De même, nous saurons nous souvenir d’un certain J.B. Marteau, journaliste de son état, chargé par France2 de commenter l’évacuation de Sivens. En voix off et sur les images des camions blindés de gendarmes à la mobilité malheureusement peu réduite : « le débat, oui, mais dans le respect des règles : c’est ça aussi, la démocratie ». Il a l’air finaud le Marteau, à asséner sa leçon de choses après des semaines de black out médiatique, sans un mot au sujet des exactions commises, sur site, par les forces de l’ordre et autres supplétifs ramenés là par cars entiers ! Que la langue de pute de Marteau et des autres plumeux retourne lécher, même pas râpeuse, l’anus des maîtres des forges!

Gageons que nous verrons, dans la semaine à venir, le même Marteau enfoncer le clou électoral, comme le grand cirque, le guignol est, parait-il, de retour en ville. Près d’un électeur sur trois s’apprêterait cependant à bouder le plaisir de bourrer l’urne, laquelle sait pouvoir compter sur Marteau pour nous rappeler LA règle, comme la rappelait, justement, il y a quelques mois, un pro-barrage : « la démocratie, c’est le dimanche, dans les urnes ». Et le lundi c’est raviolis ? Air connu… 

La Règle étant ce qu’elle est : un morceau de bois, ou de métal, rayé de traits réguliers, objet contondant s’abattant sur nos doigts boudinés, la Règle se devant d’être en toute chose respectée, une palanquée de caprinés s’en ira donc brouter l’herbe des bureaux de vote, geste pieu, dénué de sens. La mascarade ne tient plus, pure superstition. Le même public fait la même queue pour voter ou gratter un millionnaire le vendredi 13. Les élus, gourous envapés, ne manqueront pas de fêter comme il se doit la grand’messe. Nous n’y assisterons pas. Qu’ils trouvent ailleurs leurs enfants de chœur. Il y en a un peu plus, je vous la mets dans le cul quand même ?

Et c’est ainsi que Charlie est grand.
Ladrisse              

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire