Trop de pompiers, pas assez de feux
Dans le registre de la franche camaraderie sodomite, qu’il nous soit permis de citer cet autre chef d’œuvre de l’esprit, « l’association des amis de Nicolas Sarkozy. » Créée de fraîche date par Brice Hortefeux-nouille, elle a pour objectif de maintenir haut l’oriflamme du Sarkozystan-pour-mille-ans — lequel, finalement, en acheva péniblement cinq. « Ce n’est pas une démarche politique, c’est une démarche affective », nous assure Hortefeux-follet. Parce que ce qu’il lui faut, à Sarko, parce que ce qui désormais lui sied, c’est des poutous. Tout plein. Et venus de partout.
Est-il bisouté assez, en les terres marocaines où il s’est réfugié avec force mallettes tel un brigand mondain? On ne sait. Le nain freaks, oint d’onguents bas de gamme, cavalcaderait à coups-sûrs si il savait monter — mais lui ne sait que descendre —, traverserait ses terres sans brider trop avant son pur-sang pékinois. Au lieu de ça, regardons-le jogger comme un branque le long du mur d’enceinte de sa nouvelle propriété, de ce palais, cadeau d’un émirati inspiré lequel crût jusqu’au bout en la victoire de son rachitique poulain. Il se murmure, au Maroc, que ce cadeau fut fait à l’occasion de la naissance de la petite Giuila. Donc, durant le quinquennat de pôpa. Ce sera peut-être un jour confirmé par un juge en France, cela, et les multiples forfaits commis par cet Ali Baba et ses CAC40 voleurs. Mon petit doigt me dit cependant que si ce mafieux devait un jour finir encagé, c’est que ce serait produit quelque chose comme la révolution.
En attendant que le drapeau noir flotte sur nos plus hauts mâts et que Sarko dorme en prison saluons, comme il se doit, la nouvelle troupe de branquignoles installés sous les ors. Salut à toi, Nicole Bricq, salut à toi George Paul-Langevin, salut à Alain Vidalies, à Marie-Arlette Carlotti, Dominique Bertinotti et à la flopée d’inconnus, pauvres figures et pâles silhouettes à peine embarquées qu’on les croirait déjà, pour partie, débarquées. A leurs côtés posent les vieilles barbes et les chapons frottés à l’ail des années, dont Fabius — cet homme occupait Matignon quand j’étais occupé à redoubler ma sixième ! —, plus extravaguant encore, Sapin, Michel de son prénom, dont le patronyme indique assez qu’on le pensait, de long temps, raide, claqué, enseveli. Sinon, qui ? La Duflot, autrement appelée l’éolienne tant son cerveau prend bien le vent, Duflot, la rescapée d’Europe-de-l’Ouest-Ecologie-les-Verts-Bouteille-à-la-Mer, tendance lécheuse de tongs du moment qu’elles sont socialistes. « Je ne suis pas une ministre écologiste », qu’elle dit. Personne ne l’a prévenu qu’elle n’était même pas ministre ? Dans le registre des drôlesses on pourrait aussi s’attarder sur Aurélie Filipetti, du ministère de la culture, dont l’action première fut d’aller se faire voir et rincer à Cannes, sans un mot bien évidemment pour les intermittents, de même qu’on pourrait s’étaler sur la môme Vallaud Belkacem, porte-parole du gouvernement, poupée kabyle de service aux allures de James Bond girl à la petite semaine, mais dont le glamour éculé ne fera pas longtemps illusion : « avec François Hollande, les Français vont pouvoir décider de mettre un banc là, un feu rouge ici » s’extasie la cruchonne. Cette fois n’en doutons pas, la révolution est en marche…
Peut-être avancerait-elle, pas à pas et fussent-ils petits, si Manuel Valls ne guettait. Le tout nouveau patron de la maison poulaga n’est pas un perdreau de la veille, et s’il aime la carotte, il n’en dédaigne pas pour autant jouer à l’occasion du bâton. Ses états de service parlent pour le bonhomme. Ainsi, l’auteur de l’imbitable opus nommé « sécurité : la gauche peut tout changer », s’est-il fait, avec le temps, une spécialité des contre-vérités et dérapages contrôlés au sujet des « jeunes », des « banlieues », du « besoin de sécurité chez nos concitoyens» et autres galéjades qu’il serait, selon lui, dommage de laisser à la droite, comme la pétanque ou le Loto. Ainsi, en 2009, en balade sur le marché d’Evry, Valls le maire demanda à un de ses collaborateurs « tu me mets quelques Blancs, là, quelques Whites, quelques Blancos ! » Une sortie parmi d’autres, pour le pote d’Alain Bauer — docteur ès sécurité adoubé par la droite et le Fn réunis, théoricien puant de la « guerre des banlieues ». Valls, se définissant lui-même comme « défenseur de l’autorité, attaquée de toutes parts » (ah bon ?), fut par ailleurs l’un des trois seuls députés socialistes à ne pas voter contre l’instauration de l’état d’urgence, lors des émeutes de 2005. En un mot, Manuel Valls, c’est l’histoire d’un mec qui a fait carrière au Ps parce qu’à droite Pasqua et Pandraud prenaient toute la place. La « défense de l’autorité » à coup de taser et de flash ball a encore, n’en doutons pas, de beaux jours devant elle.
Viendront aussi, comme il se doit, comme entre la poire et le fromage, entre les tours de piste de l’endormisseur Hollande et les vacances qui feront pause, ces dizaines de plans sociaux ressortis de sous le tapis, s’abattant en rafale sur les prolos, fussent-ils électeurs de gôche et dindon de la farce pas drôle. Quoi, on nous a menti ? Nous, en votons Ps on imaginait que… Eh non, même pas, et oui, tout faux : 30 000 emplois, à minima, devraient disparaître d’ici septembre, encore n’est-ce jamais que le début de la fin, maintenant que l’Europe entière est en voie de grécisation il n’y a aucune raison objective pour que la France en réchappe. Ici comme ailleurs, comme en ce moment au Québec, vous savez quoi ? Ce sera le feu. Non de joie, mais de hargne. Dès lors, vive le feu !
Frédo Ladrisse.
N’empêche : du passé, faisons table basse !
Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ?
J’avais 15 ans les gens en 1981 et déjà, j’avais pas aimé : « changer
la vie » par le truchement du socialisme de renoncement me paraissait
ressortir de l’arnaque pure et dure —ce qui, au passage, s’est confirmé,
avec l’amplitude qu’on sait. Ce 6 mai, c’est pareil, j’aime pas. Quand
bien même les bonnes âmes n’en finissent pas de m’expliquer que c’est
tout différent.
Tout différent, ça l’est c’est sûr, puisque désormais l’ambition de la gauche de gouvernement se trouve cantonnée à cette sorte de « normalité » qui n’aspirerait à rien, si ce n’est à la gestion « normale » d’une société normalisée. « Je m’appuierai sur la confiance », lança le président, de Tulle. Non. Tu n’en auras ni le temps, ni la capacité, tant tes électeurs t’ont placé, dès vingt heures et une minute, sous haute surveillance. Pas d’état de grâce, monsieur Normal, et aucune fenêtre de tir : des années de socialisme mol ont convaincu le peuple de gauche de se méfier, toujours se méfier, du Parti socialiste.
Ce ne fut rien moins qu’un hasard, plutôt une piqûre de rappel, quand Hollande laissa s’afficher à ses côtés, à la Bastille, de vieilles barbes tel Jospin —pathétique, mais presque—, ou encore Robert Hue —le retour de l’homme-voyelle ! Et, devant la foule rendue baba par ces barbes antédiluviennes, Hollande vanta qui ? La jeunesse ! On crut rêver. Cauchemar : même Guigou, même Voynet étaient présentes, sans parler de Fabius, qui était déjà aux affaires quand j’avais, quoi, trois ans ? Manquait plus que René Coty, sûrement retenu ailleurs. En un mot comme en deux, ce plateau, à la Bastoche, c’était un apéro d’anciens combattants, quoi, du passé faisons table basse, les cacahuètes en sus.
N’empêche : à contrario de ce passéisme assumé, une jeune fille ravie de la crèche lançait, depuis Toulouse, que « l’espoir de la jeunesse aujourd’hui, c’est l’avenir ! » M’est avis que l’avenir de l’espoir, ce serait quelque chose comme la jeunesse, non ? De la salle de la Mutualité, où l’Ump de base pleurait à chaudes larmes et bavait de F. haine, une autre fille, également jeune, avouait pour sa part « je m’inquiète pour mon avenir, surtout que mes parents vont se retrouver taxés à 75%. » Qui expliquera à Cunégonde que si ses vieux sont à ce point taxés c’est donc qu’ils gagnent au moins 1 million d’euros l’an, qu’en conséquence elle ne devrait pas autant s’inquiéter? Peu importe, « moi je pars en Suisse », lâchait un de ses voisins de meeting, pull cashmere jeté sur les épaules. Au final, le vrai plaisir de cette soirée était bien de les voir, ces go-gosses de riches, effondrés, anéantis, incrédules: battus. Mais également ivres de rage, comme l’exprimait Morano dans un de ses multiples tweets, « ivre de rage contre les medias ». On trouve, à la défaite, les excuses qu’on peut.
N’empêche : quand on y pense, il y a cinq ans, François Hollande a bien failli devenir première dame de France… Certes, la face du monde n’en eut pas été bouleversée, mais cela nous aurait privés de la joie d’entendre Juppé dénoncer, ce 6 mai, « le retour du colbertisme. » Hum. Qu’est-ce qu’il ferait pas, celui-là, pour nous tartiner sa culture…
N’empêche : colbertisme ou pas, c’est misère que de voir comment ici ou là sont encore trouvées des excuses à Sarkoléon, et qu’il serait en train de réussir sa sortie, et que ce serait trop classe le coup du 8 mai, ah mais, et que finalement il aurait pas l’air si mauvais que ça, presque un brave homme Sarko, pfff… Foutaises, tout cela, pur plan com’, le peuple a tendance, il est vrai, à avoir la mémoire courte, mais pas à ce point nom d’un chien ! « Jamais je ne pourrais vous rendre ce que vous m’avez donné », avoua le talonneté du haut de son ultime tribune. Cela, on l’avait bien compris : on peut s‘asseoir sur le pognon, les valises sont déjà à Bern. Plus inquiétant encore, le sorti nous prévint : « je m’apprête à redevenir un Français parmi les Français. » Ça, c’est un coup à le croiser demain matin dans le métro, brrr… ça fout les boules, hein ?
N’empêche : tandis qu’en France on se réjouissait d’avoir dégagé Sarko au profit de Flanby, Coca au profit de Pepsi, tandis que fleurissaient sur le net les blagues à deux centimes et la e-insouciance de bon aloi, à la française, l’expérience libérale se poursuivait en Grèce, poussée aux pires outrances, jusqu’à voir 26 députés issus des rangs néo-nazis intégrer le parlement. Les partis classiques balayés par les législatives de dimanche, l’extrême-gauche se voyait ensuite confier la tâche impossible de former un nouveau gouvernement —la manœuvre, grossière, visant seulement à la décrédibiliser, en vue de nouvelles élections. C’est « le chaos », là-bas, selon la presse. Le chaos, car ce peuple qui n’en peut mais, ce peuple saigné à blanc, a choisi de dire non à l’austérité imposée par Bruxelles et Berlin. Aussi a-t-il « mal voté ».
Selon le commissaire européen Barnier « les votes grec et aussi français font apparaître qu’il est extrêmement difficile et nécessaire de trouver l’équilibre entre la crédibilité pour les marchés et la soutenabilité pour les peuples. » Prenez le temps de relire cette phrase. Tout le programme ultralibéral est contenu dans ces quelques mots, de même qu’ils forment la matrice de l’expérience grecque en matière de « soutenabilité », expérience qui, soyons-en sûrs, ne manquera pas de s’étendre à l’ensemble de l’Europe, pour peu qu’elle fasse ses preuves, apparaisse « crédible. » Un certain Wolfgang Schaüble, ministre des finances allemand, s’est ainsi cru autorisé à menacer : « si les électeurs choisissent une majorité qui ne s’en tient pas aux engagements européens, alors la Grèce en subira les conséquences ! » Encore ces grognements et coups de mentons ne sont-ils rien, comparés aux capacités de nuisance des marchés lesquels, sans piper mot, savent posséder la puissance susceptible de mettre un pays, voir un continent à genoux. Retour, donc, à la puissance dix, du syndrome Tina cher à la viocque Thatcher : there is no alternative. Tu parles…
N’empêche : il nous appartient de soutenir, sans faillir, nos amis grecs, de contraindre leurs créanciers, soit nos états, nos banques, à annuler leur dette, histoire de les laisser respirer. A nous de faire en sorte qu’échoue cette expérience de mort, l’offensive libérale ultime contre les peuples souverains.
N’empêche : le sommet européen qui se tiendra fin juin fera office de test pour Flanby, et soyons persuadés qu’il constituera, dans le même temps, la première déception concrète pour la masse de ses électeurs. Car qu’attendre d’un type qui, le jour-même de son investiture, se précipitera à Berlin faire allégeance à la Merkel ? Copé ne s’y est pas trompé, qui persifle : « nous verrons bien le choix qui sera celui de monsieur Hollande : va-t-il choisir Berlin ou Athènes ? » Va-t-il, oui, choisir les marchés et leur « crédibilité », ou le peuple, cet « insoutenable » ? La réponse est contenue quelque part dans la question.
N’empêche, souvenons-nous toujours qu’un Flanby bousculé, ça donne une crème RENVERSéE !
Frédo Ladrisse.
Tout différent, ça l’est c’est sûr, puisque désormais l’ambition de la gauche de gouvernement se trouve cantonnée à cette sorte de « normalité » qui n’aspirerait à rien, si ce n’est à la gestion « normale » d’une société normalisée. « Je m’appuierai sur la confiance », lança le président, de Tulle. Non. Tu n’en auras ni le temps, ni la capacité, tant tes électeurs t’ont placé, dès vingt heures et une minute, sous haute surveillance. Pas d’état de grâce, monsieur Normal, et aucune fenêtre de tir : des années de socialisme mol ont convaincu le peuple de gauche de se méfier, toujours se méfier, du Parti socialiste.
Ce ne fut rien moins qu’un hasard, plutôt une piqûre de rappel, quand Hollande laissa s’afficher à ses côtés, à la Bastille, de vieilles barbes tel Jospin —pathétique, mais presque—, ou encore Robert Hue —le retour de l’homme-voyelle ! Et, devant la foule rendue baba par ces barbes antédiluviennes, Hollande vanta qui ? La jeunesse ! On crut rêver. Cauchemar : même Guigou, même Voynet étaient présentes, sans parler de Fabius, qui était déjà aux affaires quand j’avais, quoi, trois ans ? Manquait plus que René Coty, sûrement retenu ailleurs. En un mot comme en deux, ce plateau, à la Bastoche, c’était un apéro d’anciens combattants, quoi, du passé faisons table basse, les cacahuètes en sus.
N’empêche : à contrario de ce passéisme assumé, une jeune fille ravie de la crèche lançait, depuis Toulouse, que « l’espoir de la jeunesse aujourd’hui, c’est l’avenir ! » M’est avis que l’avenir de l’espoir, ce serait quelque chose comme la jeunesse, non ? De la salle de la Mutualité, où l’Ump de base pleurait à chaudes larmes et bavait de F. haine, une autre fille, également jeune, avouait pour sa part « je m’inquiète pour mon avenir, surtout que mes parents vont se retrouver taxés à 75%. » Qui expliquera à Cunégonde que si ses vieux sont à ce point taxés c’est donc qu’ils gagnent au moins 1 million d’euros l’an, qu’en conséquence elle ne devrait pas autant s’inquiéter? Peu importe, « moi je pars en Suisse », lâchait un de ses voisins de meeting, pull cashmere jeté sur les épaules. Au final, le vrai plaisir de cette soirée était bien de les voir, ces go-gosses de riches, effondrés, anéantis, incrédules: battus. Mais également ivres de rage, comme l’exprimait Morano dans un de ses multiples tweets, « ivre de rage contre les medias ». On trouve, à la défaite, les excuses qu’on peut.
N’empêche : quand on y pense, il y a cinq ans, François Hollande a bien failli devenir première dame de France… Certes, la face du monde n’en eut pas été bouleversée, mais cela nous aurait privés de la joie d’entendre Juppé dénoncer, ce 6 mai, « le retour du colbertisme. » Hum. Qu’est-ce qu’il ferait pas, celui-là, pour nous tartiner sa culture…
N’empêche : colbertisme ou pas, c’est misère que de voir comment ici ou là sont encore trouvées des excuses à Sarkoléon, et qu’il serait en train de réussir sa sortie, et que ce serait trop classe le coup du 8 mai, ah mais, et que finalement il aurait pas l’air si mauvais que ça, presque un brave homme Sarko, pfff… Foutaises, tout cela, pur plan com’, le peuple a tendance, il est vrai, à avoir la mémoire courte, mais pas à ce point nom d’un chien ! « Jamais je ne pourrais vous rendre ce que vous m’avez donné », avoua le talonneté du haut de son ultime tribune. Cela, on l’avait bien compris : on peut s‘asseoir sur le pognon, les valises sont déjà à Bern. Plus inquiétant encore, le sorti nous prévint : « je m’apprête à redevenir un Français parmi les Français. » Ça, c’est un coup à le croiser demain matin dans le métro, brrr… ça fout les boules, hein ?
N’empêche : tandis qu’en France on se réjouissait d’avoir dégagé Sarko au profit de Flanby, Coca au profit de Pepsi, tandis que fleurissaient sur le net les blagues à deux centimes et la e-insouciance de bon aloi, à la française, l’expérience libérale se poursuivait en Grèce, poussée aux pires outrances, jusqu’à voir 26 députés issus des rangs néo-nazis intégrer le parlement. Les partis classiques balayés par les législatives de dimanche, l’extrême-gauche se voyait ensuite confier la tâche impossible de former un nouveau gouvernement —la manœuvre, grossière, visant seulement à la décrédibiliser, en vue de nouvelles élections. C’est « le chaos », là-bas, selon la presse. Le chaos, car ce peuple qui n’en peut mais, ce peuple saigné à blanc, a choisi de dire non à l’austérité imposée par Bruxelles et Berlin. Aussi a-t-il « mal voté ».
Selon le commissaire européen Barnier « les votes grec et aussi français font apparaître qu’il est extrêmement difficile et nécessaire de trouver l’équilibre entre la crédibilité pour les marchés et la soutenabilité pour les peuples. » Prenez le temps de relire cette phrase. Tout le programme ultralibéral est contenu dans ces quelques mots, de même qu’ils forment la matrice de l’expérience grecque en matière de « soutenabilité », expérience qui, soyons-en sûrs, ne manquera pas de s’étendre à l’ensemble de l’Europe, pour peu qu’elle fasse ses preuves, apparaisse « crédible. » Un certain Wolfgang Schaüble, ministre des finances allemand, s’est ainsi cru autorisé à menacer : « si les électeurs choisissent une majorité qui ne s’en tient pas aux engagements européens, alors la Grèce en subira les conséquences ! » Encore ces grognements et coups de mentons ne sont-ils rien, comparés aux capacités de nuisance des marchés lesquels, sans piper mot, savent posséder la puissance susceptible de mettre un pays, voir un continent à genoux. Retour, donc, à la puissance dix, du syndrome Tina cher à la viocque Thatcher : there is no alternative. Tu parles…
N’empêche : il nous appartient de soutenir, sans faillir, nos amis grecs, de contraindre leurs créanciers, soit nos états, nos banques, à annuler leur dette, histoire de les laisser respirer. A nous de faire en sorte qu’échoue cette expérience de mort, l’offensive libérale ultime contre les peuples souverains.
N’empêche : le sommet européen qui se tiendra fin juin fera office de test pour Flanby, et soyons persuadés qu’il constituera, dans le même temps, la première déception concrète pour la masse de ses électeurs. Car qu’attendre d’un type qui, le jour-même de son investiture, se précipitera à Berlin faire allégeance à la Merkel ? Copé ne s’y est pas trompé, qui persifle : « nous verrons bien le choix qui sera celui de monsieur Hollande : va-t-il choisir Berlin ou Athènes ? » Va-t-il, oui, choisir les marchés et leur « crédibilité », ou le peuple, cet « insoutenable » ? La réponse est contenue quelque part dans la question.
N’empêche, souvenons-nous toujours qu’un Flanby bousculé, ça donne une crème RENVERSéE !
Frédo Ladrisse.
Rongeage d’ongles, arrachage de cheveux, ulcères et autres amertumes.
Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ?
Cette fois ça commence à suffire, si ça dure va falloir que ça cesse,
marre, ras les fesses du Big Bazar ! Eric Charden est mort et tout le
monde s’en tamponne, n’a d’yeux que pour les deux canassons concourant
dimanche, merde alors ! Où va le monde, on se demande… Pour ma part,
saturé jusqu’à l’agonie de
meetings-débats-portraits-analyses-reportages, je guette rien moins
qu’une façon de libération le 6 mai au soir, immense soulagement tel
celui ressenti par le pauvre spectateur d’une pièce de mauvais théâtre,
et qui dure, qui dure, sans qu’il puisse quitter son siège. Otages, nous
sommes, de la campagne ! Marre ! Assez, je dis : assez ! Ça suffit !
Mais, comme dit la chanson, quand c’est fini ni-ni-ni-ni ça recommence,
et du lundi jusqu’au dimanche, et des présidentielles aux législatives à
venir ! Entre les deux représentations, on amusera la galerie des
miséreux que nous sommes avec de grossiers numéros, qui à Matignon,
ralala, mais qui donc ? Et qui, au secrétariat d’Etat aux anciens
combattants ? C’est bien ce que nous sommes, tiens, des cons battus
d’avance, mais bordel on se réveille quand ?? Abstention, abstention !!
On y reviendra.
«Vous voulez engager 60 000 fonctionnaires, comme si y’en avait pas assez ?», commence Sarkopen lors du fumeux débat qui paraît-il, était censé aider l’électeur de base à faire son choix. Foutrerie, le talonetteux sait tout à fait devoir ne rien attendre des fonctionnaires en terme de voix, alors que taper dessus n’est-ce-pas, peut toujours lui ramener celles des Dupont-Lajoie pour qui y’aura toujours trop de fonctionnaires, trop trop trop, même si ils trouvent, dans le même temps, que y’a pas assez de flics, pas assez d’infirmières, pas assez de prisons… Et leur héraut d’enchaîner, plus maréchaliste que jamais : « la lutte des classes, c’est terminé, le marteau et la faucille, c’est fini ! » Si tu le dis, bouffon… Déjà, au Trocadéro le 1er mai, ce psychopathe égocentré avait beuglé « je ne veux pas de la lutte des classes!» Pourtant, il nous l’aura grandement nourrie, cette lutte, en cinq ans d’exercice d’une droititude exemplaire, qu’il en soit bien remercié quand bien même, dimanche soir, il prendra le marteau sur le pied et la faucille dans le cul. « Posez le drapeau rouge », ordonne-t-il, aux syndicats. Mais ce sont ces mots qu’il nous faut pour plus vigoureusement encore lui agiter sous le nez, et, comme disait un pote, drapeau rouge n’énerve que bête à cornes, ah ah ! Ça va Carla, ça s’amuse bien, en ces longues soirées esseulées ?
Quoi, je calomnie, je diffame ? Bof. Banales activités élevées, en ces temps, au rang de pratiques nationales. « Dire que nous avons fait des cadeaux aux riches, c’est une calomnie », s’étrangle sur le plateau le futur battu. Autre pratique, fort répandue en l’enceinte du grand guignol : le foutage de gueule, si possible généralisé. Au sujet de l’immigration, ce Pétain de pacotille estime que « nous avons accueilli trop de monde en France. » Formule lui permettant, quand lui sera reproché d’avoir repris l’antienne lepéniste « trop d’immigrés chez nous », d’affirmer Non non non, mensonge, je n’ai jamais dit ça. Certes. Mais tu auras dit pire. Cependant, le summum du delirium tremens est atteint il me semble quand ce schizophrène ose se vanter, « durant mon quinquennat, il n’y a jamais eu de violences en France. » Et les Roms, et les rafles, les expulsions massives, les camps de rétention, les centaines de milliers de chômeurs supplémentaires, les suicides au travail, les « restructurations » diverses et variées, … ? En face, Flanby admet, « oui, pas violences, et heureusement. » Pfff… Pas une parole, lui non plus, sur la tziganophobie qui continue de frapper (deux évacuations de campements ce jour-même, en région parisienne), sur les rafles de sans-papiers, aucune alternative ne semble être prévue par lui à ces agissements exécrables. Nul doute, dans ce domaine, tout va continuer, comme avant, et avant de balancer connement que, lui, avait l’intention de « protéger les enfants de la République » (et les autres enfants, ils peuvent crever alors ?), Hollande prend soin de préciser que si il est élu « il n’y aura pas plus de régularisations qu’avant. » Nous voilà prévenus.
Donc, mais abstention merde alors ! Rentrez pas dans ce jeu malsain copains, copines, il vous en coûtera sinon en matière de rongeage d’ongles, d’arrachages de cheveux, de tête contre les murs et d’amertumes ouvrant sur de furieux ulcères. Et comme un long discours vaut mieux qu’un plus petit, ci-dessous un texte autruchien rédigé il y a peu, au sujet de l’abstention. Bonne pêche !
« En ces temps d’élection, où se multiplient les signes troubles et que prolifèrent les grilles de lecture absconses, il semble nécessaire d’opérer un retour à quelques idées simples. Qu’est-ce que le vote, finalement ? Le vote est une institution, au même titre que le mariage, l’armée, le père Noël. Comme toute institution, le vote cherche à s’imposer de manière brutale et arbitraire au plus grand nombre. Comme toute institution, le vote n’est jamais qu’un leurre au service du pouvoir politique, économique et religieux. Une liturgie opère ici, qui voit se former, devant les urnes, la longue queue des dévots quêtant l’onction républicaine. Et c’est tout un clergé qui véhicule la croyance selon laquelle les pouvoirs dont nous parlions plus haut auraient pour origine la volonté du peuple. Or, pour tout esprit aiguisé et un tant soit peu informé, il ne peut s’agir, au mieux, que d’une vaste plaisanterie. L’abstention, pour sa part, n’est pas un dogme. Nulle croyance, nulle liturgie d’aucune sorte n’y est attachée. L’abstention, échappant à l’ordre du religieux, se place d’emblée du côté du rationnel, du concret. Par l’acte de ne pas voter, nous voulons seulement affirmer notre refus de la démocratie de représentation, au sens théâtral du terme. L’abstention, dans ce sens, est une morale en pratique. Une façon, simple et claire, de marquer le rejet d’un système qui voit l’esclave choisir son maître, et lécher le fouet qui le blesse. Certes, il n’est pas aisé de se proclamer abstentionniste. Certes, nous sommes au mieux mal compris, au pire accusé de lâcheté (au nom du principe imbécile selon lequel ne pas voter c’est ne pas exister). Au terme d’un processus de conditionnement général appelé « campagne électorale » il est quelques fois difficile d’échapper à l’appel aux urnes. Car s’abstenir, ne pas voter, c’est comme faire un pas de côté. C’est regarder les comices, de loin, sans y participer. Une démarche de bon sens, en somme. Il nous suffit de l’assumer. »
Frédo Ladrisse.
«Vous voulez engager 60 000 fonctionnaires, comme si y’en avait pas assez ?», commence Sarkopen lors du fumeux débat qui paraît-il, était censé aider l’électeur de base à faire son choix. Foutrerie, le talonetteux sait tout à fait devoir ne rien attendre des fonctionnaires en terme de voix, alors que taper dessus n’est-ce-pas, peut toujours lui ramener celles des Dupont-Lajoie pour qui y’aura toujours trop de fonctionnaires, trop trop trop, même si ils trouvent, dans le même temps, que y’a pas assez de flics, pas assez d’infirmières, pas assez de prisons… Et leur héraut d’enchaîner, plus maréchaliste que jamais : « la lutte des classes, c’est terminé, le marteau et la faucille, c’est fini ! » Si tu le dis, bouffon… Déjà, au Trocadéro le 1er mai, ce psychopathe égocentré avait beuglé « je ne veux pas de la lutte des classes!» Pourtant, il nous l’aura grandement nourrie, cette lutte, en cinq ans d’exercice d’une droititude exemplaire, qu’il en soit bien remercié quand bien même, dimanche soir, il prendra le marteau sur le pied et la faucille dans le cul. « Posez le drapeau rouge », ordonne-t-il, aux syndicats. Mais ce sont ces mots qu’il nous faut pour plus vigoureusement encore lui agiter sous le nez, et, comme disait un pote, drapeau rouge n’énerve que bête à cornes, ah ah ! Ça va Carla, ça s’amuse bien, en ces longues soirées esseulées ?
Quoi, je calomnie, je diffame ? Bof. Banales activités élevées, en ces temps, au rang de pratiques nationales. « Dire que nous avons fait des cadeaux aux riches, c’est une calomnie », s’étrangle sur le plateau le futur battu. Autre pratique, fort répandue en l’enceinte du grand guignol : le foutage de gueule, si possible généralisé. Au sujet de l’immigration, ce Pétain de pacotille estime que « nous avons accueilli trop de monde en France. » Formule lui permettant, quand lui sera reproché d’avoir repris l’antienne lepéniste « trop d’immigrés chez nous », d’affirmer Non non non, mensonge, je n’ai jamais dit ça. Certes. Mais tu auras dit pire. Cependant, le summum du delirium tremens est atteint il me semble quand ce schizophrène ose se vanter, « durant mon quinquennat, il n’y a jamais eu de violences en France. » Et les Roms, et les rafles, les expulsions massives, les camps de rétention, les centaines de milliers de chômeurs supplémentaires, les suicides au travail, les « restructurations » diverses et variées, … ? En face, Flanby admet, « oui, pas violences, et heureusement. » Pfff… Pas une parole, lui non plus, sur la tziganophobie qui continue de frapper (deux évacuations de campements ce jour-même, en région parisienne), sur les rafles de sans-papiers, aucune alternative ne semble être prévue par lui à ces agissements exécrables. Nul doute, dans ce domaine, tout va continuer, comme avant, et avant de balancer connement que, lui, avait l’intention de « protéger les enfants de la République » (et les autres enfants, ils peuvent crever alors ?), Hollande prend soin de préciser que si il est élu « il n’y aura pas plus de régularisations qu’avant. » Nous voilà prévenus.
Donc, mais abstention merde alors ! Rentrez pas dans ce jeu malsain copains, copines, il vous en coûtera sinon en matière de rongeage d’ongles, d’arrachages de cheveux, de tête contre les murs et d’amertumes ouvrant sur de furieux ulcères. Et comme un long discours vaut mieux qu’un plus petit, ci-dessous un texte autruchien rédigé il y a peu, au sujet de l’abstention. Bonne pêche !
« En ces temps d’élection, où se multiplient les signes troubles et que prolifèrent les grilles de lecture absconses, il semble nécessaire d’opérer un retour à quelques idées simples. Qu’est-ce que le vote, finalement ? Le vote est une institution, au même titre que le mariage, l’armée, le père Noël. Comme toute institution, le vote cherche à s’imposer de manière brutale et arbitraire au plus grand nombre. Comme toute institution, le vote n’est jamais qu’un leurre au service du pouvoir politique, économique et religieux. Une liturgie opère ici, qui voit se former, devant les urnes, la longue queue des dévots quêtant l’onction républicaine. Et c’est tout un clergé qui véhicule la croyance selon laquelle les pouvoirs dont nous parlions plus haut auraient pour origine la volonté du peuple. Or, pour tout esprit aiguisé et un tant soit peu informé, il ne peut s’agir, au mieux, que d’une vaste plaisanterie. L’abstention, pour sa part, n’est pas un dogme. Nulle croyance, nulle liturgie d’aucune sorte n’y est attachée. L’abstention, échappant à l’ordre du religieux, se place d’emblée du côté du rationnel, du concret. Par l’acte de ne pas voter, nous voulons seulement affirmer notre refus de la démocratie de représentation, au sens théâtral du terme. L’abstention, dans ce sens, est une morale en pratique. Une façon, simple et claire, de marquer le rejet d’un système qui voit l’esclave choisir son maître, et lécher le fouet qui le blesse. Certes, il n’est pas aisé de se proclamer abstentionniste. Certes, nous sommes au mieux mal compris, au pire accusé de lâcheté (au nom du principe imbécile selon lequel ne pas voter c’est ne pas exister). Au terme d’un processus de conditionnement général appelé « campagne électorale » il est quelques fois difficile d’échapper à l’appel aux urnes. Car s’abstenir, ne pas voter, c’est comme faire un pas de côté. C’est regarder les comices, de loin, sans y participer. Une démarche de bon sens, en somme. Il nous suffit de l’assumer. »
Frédo Ladrisse.
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