"Hommes/femmes politiques, journalistes au petit pied, philosophes du dimanche ou stars à la ramasse: tous sèment des perles de bêtise, sans se douter que, dans l'ombre, l'autruche les note, les commente, s'en gausse, et recrache le tout sur ce blog."

Juillet 2011

Mort aux tongs ! (où iront-ils cet été ?)

mur-mur-n-0-022.jpg(ci-contre les Tongs de l'Auteur) 


Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Manquait plus qu’elle, tient, pour que le spectacle soit complet, que la parade des monstres puisse enfin commencer, La Boutin, la Titine, candidate aux présidentielles.   « Aujourd’hui la France m’oblige », se justifie-t-elle, sans qu’on comprenne vraiment à quoi elle est obligée, la rosière. Puis, madame la présidente du parti Chrétien-Démocrate (40 militants au compteur), invita « les Français à résister à leurs peurs, à construire sans crainte leur avenir. » Vaste salmigondis de déconnades s’ensuivit, mêlant hausse du taux de suicide, délocalisations et défenses des valeurs famille, patrie, et je sais plus quoi. « La France est belle, malgré tout », selon Christine Boutin. Mouais… Et que ça t’entonne la Marseillaise avant de se carrer en ses appartements telle la dinde dans son dindonnier. 17, ils sont actuellement 17, sur la ligne de départ de ces élections en peau de lapin — haut les mains. Rien que des perdreaux pas de la veille, ça piaille, de ci de là, et ça voudrait qu’on glousse de joie? Tas de cons. Pétasses également, à l’image de l’Aubry qui, grave, rêche, râpeuse à souhait, s’avance en costume de bal et râle que « ce pays, qui a fait les Airbus et les TGV, est en train de décliner. » Productivo-industrio-bêtassisme, quand tu nous tiens… Car ce pays a également « fait » les centrales nucléaires, « fait » les usines d’armements que le monde entier nous envie —le monde militaire, s’entend — et autres petites sucreries dont Martine ne pipe mot. Sur le reste ? Rien, ou si peu. Il s’agit de « redresser la France », de « montrer aux Français ce qu’on a dans le ventre », bref, d’avoir les plus grosses voies, toutes intestinales qu’elles soient. Les boules, par contre, c’est assurément ce pauvre Hulot qui les a, devancé par Eva Joly aux primaires écolos. Une « méga-surprise », selon les potes de l’Ushuaia boy, au premier rang desquels l’ineffable Bové. N’empêche, exit, Hulot le bouffon. Les Verts, cette année, semblent sérieux.
      Mais tandis qu’on s’amusait au chamboultou des pré-primaires-pré-présidentielles pré-2012 etc, il se produisit ceci d’à peu près extraordinaire, je parle, bien entendu, de la libération de Stéphane Tarpénié et de Hervé Guêpière. Nos otages, à nous. Les nôtres, d’otages, enfin libres ! Qu’ont-ils à dire ? Rien. Mais il est essentiel que ce « rien » tourne en boucle sur les chaînes et boulets de la télévision, qu’il occupe l’espace, occupe le temps et les esprits, de manière à ne plus permettre de parler du début de révolution se dessinant en Grèce ou en Syrie —Syrie où, étrangement, les journalistes occidentaux semblent avoir décidé de ne jamais se rendre—, de cette guerre en Lybie, qui selon Juppé n’était « qu’une affaire de jours, au pire de semaines » (déclaration daté d’il y a maintenant quatre mois). Ainsi les « riens » s’enchaînent, mariage à Monaco — le Rocher décisif, pousse garçon pousse, ça roule ! —, tour de France rance et autres Annecy Jeux Olympiques plantés pour notre plus grande joie, autant de lamentables « riens ». L’essentiel, bien sûr, n’est pas là. Il est dans les garde-à-vues qu’ont subies les  copains ayant commis cette faute, grave, de chanter Brassens devant la préfecture de Police, l’essentiel est aussi dans les expulsions, massives et violentes, de Tunisiens venus en France dans l’espoir  d’une vie décente. L’essentiel est, comme souvent, dans ce qui est tût : dans la bibliothèque où je travaille est organisé pour l’été un tournoi de jeux vidéo. Chouette. Souci : il est sponsorisé par Nintendo himself, et la marque est partout, même sur les maillots que portent mes collègues. L’essentiel, n’est jamais loin : dans la bibliothèque où je travaille il se trouve que les bibliothécaires se font de plus en plus rares, et de plus en plus nombreux les gens se trouvant là par défaut, après avoir raté le concours d’agent de police municipale. D’où : Nintendo, en force.
      L’essentiel, croyez-m’en, est souvent dans les tongs. Aussi Dame Pécresse, nouvelle porte-parole de Sarko, empruntant la voix de son maître a rappelé que pour le Président « un ministre n’est jamais en vacances, il a seulement le droit de se reposer. » Tongs, donc, pour les ministres. Où iront-ils cet été ? Je crains que les destinations classiques, Tunisie, Egypte, Grèce, soient pour eux un peu compromises. Vesoul, Maubeuge, Montargis en tong ? Pourquoi pas, mais je n’aime pas les tongs. Ça scie le pied entre les orteils, les tongs, c’est moche et rien moins que confortable, et si jamais le bourrin de service vient à  te marcher sur le pied tu es bon pour les urgences. La tong,  à bien y réfléchir, est le symbole par excellence de la contre-révolution néolibérale sarkozyste. Inconfort, fragilité —le pied, comme l’emploi, est fragile, pourrait avancer Parisot —, fausse insouciance affichée là, au niveau de l’orteil, comme crânement : la chose est entendue, tout porteur de tong est, définitivement, un sarkozyste convaincu. Quand bien même il l’ignore encore.
      Bonnes vacances cependant, sans tongs hein !, je compte sur vous. 
                                                                                                Frédo Ladrisse.
(l’autruche part bronzer dans son trou mais sera de retour début août)
 

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