Gros porc malade
Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ?
Les voix de nos Saigneurs, à l’assaut de nos poches de guenillards, de
salopiots d’assistés et autres bénéficiaires, si l’on peut dire, du Rsa.
Il s’agirait cette fois encore de nous mettre au boulot, nous,
dégénérés profiteurs. Une exception, cependant : selon Marc-Philippe
Daubresse, numéro deux de l’Ump — une façon de Poulidor, quoi—, « les cas les plus lourds seront exclus de la mesure. »
Lourds, c’est-à-dire ? Et pèsent-ils tant ? Pas si sûr. Car c’est
150 000 foyers qui se verront, au final, condamnés au travail
obligatoire, service oblige. Et le même Daubresse d’évoquer en un rauque
final le mirifique « complément de revenu »
que toucheront ces privilégiés, soit, pour 40 heures mensuelles, et
puisque l’alloc’ de base baissera, 60 euros de plus, par mois. Je
laisse à vos calculettes le soin d’afficher le taux horaire relatif à
cette aumône.
Tout en cognant sur le lumpen — caution crasse, électoraleuse, cousue de fil bleu marine —, Sarkozy rentame sa complainte à destination des pov’gens, et se présentait l’autre jour, devant les députés Ump, comme « le président du pouvoir d’achat. » Elle serait presque drôle, celle-là. Le pas encore candidat s’est ensuite laissé aller à définir la stratégie du candidat qu’il est déjà. Faisant référence aux socialistes, à l’agressivité dont ils feraient soi-disant preuve à son égard: « je ne me laisserai pas entraîner dans un combat de rue. » Street fighter 2, ça le fait pas ? Dommage. Puis, plus étrange, ceci : « il ne faut pas prendre le vent dans la plaine, moi, j’attends la montagne. » Métaphore cycliste, qu’on nous dit, tourdefrancesque à souhait, signifiant qu’il se déclarera le plus tard possible, à la mode Mitterrand cuvée 88. Dans la catégorie des « il faut, y’a ka qu’on », il eut enfin cette fulgurance : « il faut avoir une parole rare, car la parole use. » Si c’est un bavasseur qui le dit...
Sinon quoi, sous la dent ? Creuse, autruche, mais creuse donc !, quand bien même, en ces temps, le sable pue la pisse ou le sperme, selon. Strauss-Kahn, en sa cage dorée sur tranche (de lard ? dollars !), plaide not guilty comme convenu, tandis qu’en métropole ses amis suent, s’activent, tel Cambadélis : « Il est extrêmement triste, mais extrêmement combatif. Je souhaite qu’il puisse revenir », dit-il de l’ami Dominique. D’autres avancent avec, à la main, le chapelet des excuses aussi bidonnées qu’habituelles. Dominique souffrirait d’une pathologie relativement répandue, dite du « troussage de domestiques » (Jean-François Kahn, dans le texte). Gros porc malade, en somme. Vivement le prochain album.
Mais laissons-là ces billevesées indignes d’un lecteur ou lectrice averti, tel celle ou celui parcourant, à l’instant, ces pages — la pommade, ma gueule, c’est gratuit, et sans augmentation du prix de l’abonnement —, revenons plutôt à la vraie vie, c’est-à-dire au Sida. Selon les conclusions du sommet international mené sous l’égide de l’ONU, 6 milliards de dollars permettraient d’éviter les 12 millions de nouvelles infections attendues d’ici 2015. Vous me direz, smicards que vous êtes : six milliards, c’est une somme. Certes. Sachez alors que le coût mensuel, oui j’ai bien dit mensuel, de la guerre en Irak est de 4 milliards de dollars. Aussi ahurissant que puisse paraître ce rapprochement, il n’en reste pas moins tout à fait vérifié. Et j’en suis, comme vous, sur le cul.
Sur le cul, d’autant plus que les conclusions onusiennes préconisent dans le même temps aux pays développés « d’arrêter de mettre en œuvre des stratégies visant à bloquer la production, l’exportation, le transit et l’importation de médicaments génériques. De nombreuses nouvelles infections pourraient être ainsi évitées.» Sur le cul, j’y suis : j’y reste.
Il me faut du Brassens pour, un peu, me redresser : mercredi 8 juin, à Toulouse, 29 joyeux drilles l’ayant chanté à pleine voix furent conduits au poste par le Cruchot local. Les voilà convoqués au tribunal, de surcroît. On attend, avec impatience, de connaître l’intitulé du chef d’accusation.
Frédo Ladrisse.
Tout en cognant sur le lumpen — caution crasse, électoraleuse, cousue de fil bleu marine —, Sarkozy rentame sa complainte à destination des pov’gens, et se présentait l’autre jour, devant les députés Ump, comme « le président du pouvoir d’achat. » Elle serait presque drôle, celle-là. Le pas encore candidat s’est ensuite laissé aller à définir la stratégie du candidat qu’il est déjà. Faisant référence aux socialistes, à l’agressivité dont ils feraient soi-disant preuve à son égard: « je ne me laisserai pas entraîner dans un combat de rue. » Street fighter 2, ça le fait pas ? Dommage. Puis, plus étrange, ceci : « il ne faut pas prendre le vent dans la plaine, moi, j’attends la montagne. » Métaphore cycliste, qu’on nous dit, tourdefrancesque à souhait, signifiant qu’il se déclarera le plus tard possible, à la mode Mitterrand cuvée 88. Dans la catégorie des « il faut, y’a ka qu’on », il eut enfin cette fulgurance : « il faut avoir une parole rare, car la parole use. » Si c’est un bavasseur qui le dit...
Sinon quoi, sous la dent ? Creuse, autruche, mais creuse donc !, quand bien même, en ces temps, le sable pue la pisse ou le sperme, selon. Strauss-Kahn, en sa cage dorée sur tranche (de lard ? dollars !), plaide not guilty comme convenu, tandis qu’en métropole ses amis suent, s’activent, tel Cambadélis : « Il est extrêmement triste, mais extrêmement combatif. Je souhaite qu’il puisse revenir », dit-il de l’ami Dominique. D’autres avancent avec, à la main, le chapelet des excuses aussi bidonnées qu’habituelles. Dominique souffrirait d’une pathologie relativement répandue, dite du « troussage de domestiques » (Jean-François Kahn, dans le texte). Gros porc malade, en somme. Vivement le prochain album.
Mais laissons-là ces billevesées indignes d’un lecteur ou lectrice averti, tel celle ou celui parcourant, à l’instant, ces pages — la pommade, ma gueule, c’est gratuit, et sans augmentation du prix de l’abonnement —, revenons plutôt à la vraie vie, c’est-à-dire au Sida. Selon les conclusions du sommet international mené sous l’égide de l’ONU, 6 milliards de dollars permettraient d’éviter les 12 millions de nouvelles infections attendues d’ici 2015. Vous me direz, smicards que vous êtes : six milliards, c’est une somme. Certes. Sachez alors que le coût mensuel, oui j’ai bien dit mensuel, de la guerre en Irak est de 4 milliards de dollars. Aussi ahurissant que puisse paraître ce rapprochement, il n’en reste pas moins tout à fait vérifié. Et j’en suis, comme vous, sur le cul.
Sur le cul, d’autant plus que les conclusions onusiennes préconisent dans le même temps aux pays développés « d’arrêter de mettre en œuvre des stratégies visant à bloquer la production, l’exportation, le transit et l’importation de médicaments génériques. De nombreuses nouvelles infections pourraient être ainsi évitées.» Sur le cul, j’y suis : j’y reste.
Il me faut du Brassens pour, un peu, me redresser : mercredi 8 juin, à Toulouse, 29 joyeux drilles l’ayant chanté à pleine voix furent conduits au poste par le Cruchot local. Les voilà convoqués au tribunal, de surcroît. On attend, avec impatience, de connaître l’intitulé du chef d’accusation.
Frédo Ladrisse.
Au pays du touche-pipi
Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ?
Après le DSK circus voici, en piste, le Tron show, du nom de ce
secrétaire d’Etat qui, selon ses employées, aimait à caresser leurs
pieds. Mazette, quelle affaire ! Et les pisse-copies de se jeter sur le
podophile en position de démissionnaire, comme la misère (du
journalisme) sur le pauvre monde politique. N’écoutant que son courage
et aussi, un peu, son penchant pour les perversités de toutes sortes,
l’autruche s’est renseignée au sujet de la podophilie. Elle a ainsi
appris que cette pratique s’inscrivait dans le cadre, plus large, des
« paraphilies ». Bien. Kézako cette chose, l’amour des parachutes ?
Ladite podophilie n’en concerne pas moins des milliers de gens dans ce
pays, et connait nombre de variantes telles le « footjob », acte qui, comme son nom l’indique, consiste à masturber le sexe du partenaire avec ses pieds, ou le « trampling » : se faire marcher sur le corps, par quelqu’un de chaussé ou non, plus subtil encore, le « crushing »,
qui revient à écraser sous ses talons, aiguilles ou non, des insectes, à
défaut de petits animaux — des bisons, non : trop compliqué. Au détour
du blog « Onanisme and Co » (oui monsieur, quand l’autruche enquête elle
le fait avec sérieux), on apprend également que « dans l’argot des maisons closes, sucer les pieds d’une prostituée était appelé « faire petit-salé. »
Ça donne soif. Mais comme si Tron ne suffisait pas au bonheur des
journaux du soir, voilà t-y pas que le philosophe au nom de bateau moche
s’y met. Ferry, Luc, balance. Lâche tout de go le cas « d’un ancien ministre qui s’est fait poisser dans une partouze à Marrakech avec des petits garçons. » Son nom ? Là, silence. « Quand on n’a pas de preuves, on ferme sa gueule »,
précise très élégamment le présumé philosophe. C’est surtout que la
transparence a ses limites, n’est-ce pas, des limites imposées par le
code implicite de la caste à laquelle appartient Luc Ferry. Il risque
des poursuites, dit-il, s’il cite le ministre pédophile. M’est avis
qu’il risque bien pire, de son point-de-vue du moins, s’il brise
l’omerta : la pure et simple mise au ban. Quoi qu’il en soit, au cœur
même de ce Sarkozystan en totale capilotade, les affaires de cul
risquent fort de s’accumuler durant l’année qui vient, au point que les
solides armoires du ministère de la justice verront leurs gonds céder
sous le poids des dossiers. Ce n’est plus le pays des droits de l’homme,
mais celui de sa langue, de son sexe, de ses doigts. Le pays du
touche-pipi.
Même le concombre s’y met, cuisiné à la mode serial killer ! A l’observer, comme ça, comme à la dérobée sur l’étal du concombrier, il nous paraissait jusqu’à lors parfaitement inoffensif. Que nenni, le voilà qui tue, en rafale, bien qu’aux dernières nouvelles ça ne serait pas lui mais la laitue, mais les radis, mais les tomates tueuses !... Cinq fruits et légumes par jour, qu’ils disent. Pas de doute, ils veulent notre peau.
Elles devaient ne valoir pas chère, la peau des 250 passagers disparus en mer et au large de la Tunisie. Bougres et braves et courageux, embarqués de fortune, qui jamais ne verront ces côtes européennes rêvées comme accueillantes. Selon d’aucuns, aux macabres comptes, depuis 1988 il y aurait eu dans cette région, le détroit de Sicile, environ 12 000 noyés. « Ce qui en fait le plus grand cimetière marin, au monde », indique le journaliste en queue de reportage. Cimetière des espoirs, cimetière des illusions. Les murs de la forteresse Europe sont dressés droits, solides, imperméables, inflexibles. Et l’Europe, depuis longtemps, ne rêve plus.
Frédo Ladrisse.
Même le concombre s’y met, cuisiné à la mode serial killer ! A l’observer, comme ça, comme à la dérobée sur l’étal du concombrier, il nous paraissait jusqu’à lors parfaitement inoffensif. Que nenni, le voilà qui tue, en rafale, bien qu’aux dernières nouvelles ça ne serait pas lui mais la laitue, mais les radis, mais les tomates tueuses !... Cinq fruits et légumes par jour, qu’ils disent. Pas de doute, ils veulent notre peau.
Elles devaient ne valoir pas chère, la peau des 250 passagers disparus en mer et au large de la Tunisie. Bougres et braves et courageux, embarqués de fortune, qui jamais ne verront ces côtes européennes rêvées comme accueillantes. Selon d’aucuns, aux macabres comptes, depuis 1988 il y aurait eu dans cette région, le détroit de Sicile, environ 12 000 noyés. « Ce qui en fait le plus grand cimetière marin, au monde », indique le journaliste en queue de reportage. Cimetière des espoirs, cimetière des illusions. Les murs de la forteresse Europe sont dressés droits, solides, imperméables, inflexibles. Et l’Europe, depuis longtemps, ne rêve plus.
Frédo Ladrisse.
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