"Hommes/femmes politiques, journalistes au petit pied, philosophes du dimanche ou stars à la ramasse: tous sèment des perles de bêtise, sans se douter que, dans l'ombre, l'autruche les note, les commente, s'en gausse, et recrache le tout sur ce blog."

Décembre 2012

Tout augmente

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je ? Sur FesseBouc c’est le grand retour de Sarko, qui n’avait rien posté depuis sa déculottée mais là nous la souhaite bien bonne, l’année, en ces termes : « sachez que la où je suis et partout où je vais, je pense à vous. » Beau comme du Benoît XVI… Un peu plus loin, surTouiteur, J. Halliday, chanteur pour dames, apporte son soutien à G. Depardieu, acteur belge. Et de façon drolatique encore, puisqu’en forme de photomontage montrant Gégé en Manneken pis, urinant sur François Hollande… Qu’est-ce qu’on se marre, sur les réseaux ! On attend avec impatience la photo de Bernard Arnaud faisant caca sur Jean-Marc Ayrault.
     Certes, La fin du monde nous aurait épargné ces graveleuses calembredaines, mais voilà : elle n’a pas eu lieu. A Bugarach on plie les gaules et les couvertures de survie, pendant que le bistrotier local songe à se faire bâtir une troisième piscine. Et rendez-vous l’année prochaine, hein, amis paranotouristes… Dans 2013, n’oubliez pas, y’a 13, chiffre porte-malheur… Mais ce brave homme n’est pas le seul, loin s’en faut, pour qui la fin du monde se révéla une bonne affaire : les éditeurs se frottent les mains, tout comme les producteurs du film « apocalypse 2012 », vaste bringuezingue et catalogue des peurs humaines, diffusé à plusieurs reprises par la chaîne éthylique M6. Le bizness fut pareillement juteux pour les marchands de kit de survie et autres abris anti-déluge, tels ceux qui ont loué à Moscou des bunkers de l’ère stalinienne, pour la modique somme de 10 000 euros la nuitée. Pendant l’apocalypse, les affaires continuent !
     Et les voyages aussi : Hollande, en visite à Alger, a embarqué dans ses bagages une trentaine de patrons français et quelques ministres en sus, tous langue pendante devant les opportunités économiques et financières que représentent, à leurs yeux, l’ancienne colonie. Histoire de ne pas fâcher l’éventuel partenaire, le président normal a refusé de rencontrer l’opposition, et tout pareillement les défenseurs des droits de l’homme. Histoire de bien se mettre Bouteflika dans la poche, il a été jusqu’à prétendre que « l’Algérie a déjà fait son printemps arabe », reprenant ainsi le discours officiel de son homologue, et passant par perte et profit les arrestations quotidiennes d’opposants, la répression touchant tous les milieux se posant en adversaire du pouvoir, la censure de la presse comme de l’internet, et autres joyeusetés dignes d’un régime autoritaire, basé sur la soumission. Une lâcheté de plus, pour un président apte à les multiplier.
     Pendant ce temps, aux Etats-Unis, on constatait que l’arme dont s’est servi le tueur lors du massacre de Newton, connaissait des records de vente. Dans ce chouette pays, rappelons-le, un million d’armes à feu se vendent chaque mois. Dans ce pays chouette on offre des flingues, à Noël, aux enfants. Ainsi, à chaque nouvelle tuerie, Smith se frotte les mains pendant que Wesson compte les billets.
     De par chez nous tout augmente, même le Smic !... 4,30 euros de plus par mois, bande de nantis ! Et après on dira que Hollande et ses potes ne mènent pas une politique de gauche ? Tout augmente on vous dit, mais aussi et surtout les revenus des patrons du CAC40, lesquels ont connu une hausse de 4% en 2012. Désormais la moyenne de ces revenus est de 4,2 millions d’euros annuels, soit 215 000 par mois, soit 193 Smic. A la lanterne ! 


                                                                                                  Frédo Ladrisse.



Un nouvel élan, caribou !

Tirant tête hors du trou, qu’entends-je? Tandis que l’écrasante, au sens littéral du terme, population journalistique et plumassière aux ordres continue de se masturber le diencéphalique gauche pour savoir qui, de Bibi ou de Fricotin posera finalement son cul sur le trône Umpéesque, Bachar-le-barbare s’emploie à noyer sous les bombes un peuple ayant l’audace de ne plus tellement l’apprécier : de ceci, il n’est plus question ou quasi, en nos presses. Idem, de la tentative israélienne d’écrasement matériel, et tout à fait concret, de la bande de Gaza : profitant de ce que le monde avait les yeux tournés vers la joute Fillon-Copé, Netanyahou a tenté le coup. Pour l’instant, c’est raté, donc remis aux calendes. Selon le vice-premier ministre israélien Eli Yishai, il convient cependant, à Gaza, de « détruire toutes les infrastructures, y compris les routes et l’eau. » Quand à Gilad Sharon, fils d’Ariel, « il faut raser Gaza. » Ah. Pourquoi ? Parce que « les habitants de Gaza ne sont pas innocents, ils ont élu le Hamas. Les Gazaouis ne sont pas des otages, ils ont choisi librement. » C’est bien ce qui semble chagriner le fils d’un des plus grands criminels de guerre que le XXe siècle ait connu, lequel fut également porté « librement » à la tête de l’Etat par les israéliens.
     Mais que nos amis sionistes, s’il nous en reste, se rassurent : du fait de ses choix consentis « librement », du fait, essentiellement, de son nouveau statut reconnu par l’ONU, la Palestine sera punie, et dans les grandes largeurs. Le transfert des taxes, encaissées par Israël et dues à l’Autorité Palestienne, sera ainsi bloqué, en même temps qu’est décidée l’implantation de nouvelles colonies. « Nous avons dit dès le début que le rehaussement du statut de la Palestine à l’ONU ne se produirait pas sans réactions de la part d’Israël », balance tout de go M. Steiniz, ministre des finances. Et si vous n’avez pas compris, le ministre précise: « Aujourd’hui, nous bâtissons et nous continuerons de bâtir. » De détruire, également… Bref, appauvrir plus encore la population de Gaza, lancer la danse des bulldozers et ceci au mépris du droit international, c’est rien moins que planter les germes des conflits à venir. Cela, les israéliens et leurs politiciens le savent. On peut donc se demander quelle raison profonde les conduit à, depuis 60 ans, nier l’évidence palestinienne, en générant sans cesse, de par leur attitude, de nouveaux affrontements.
      En France, on s’en tamponne. Gaza peut bien rester ce qu’elle est, une prison à ciel ouvert, une bande de terre étroite encerclée de check points et soumise à blocus, en France, la grande nouvelle ce n’est pas la guerre actuelle lancée par Israël, c’est la création de l’UDI. Kézako? Un nouveau parti, vers le centre, et Borloo au milieu. UDI, l’Union Des Imbéciles, ou quoi ? Borloo se targue en tout cas de vouloir « sauver la France », rien que ça. Question : un trou du cul peut-il sauver la France? Parce que le centre, quoi qu’on en pense, c’est, de toute éternité, ce qu’on trouve entre la fesse gauche et la fesse droite.
     « Nous sommes l’élite, et nous devons être reconnus en tant que tel par la société », lâchait un autre trou du cul, un des rares chirurgiens en grève le 12 novembre dernier. Pour cette élite-ci, la reconnaissance en question passe naturellement par l’argent. Or, à 16000 euros de revenus mensuels en moyenne, nos amis chirurgiens « d’élite » se sentent encore peu reconnus. Décidemment la plèbe est peu « reconnaissante » : a-t-elle au moins idée de ce que coûte une résidence aux Seychelles ?   Fort heureusement, quelques couguars sur le retour se sont faite une spécialité de défendre nos amis les riches. Tel est le cas de dame Parisot, heureuse du rapport Gallois (20 milliards de cadeaux fait au patronat, pour Noël), mais qui n’en attend pas moins un « deuxième élan », qu’elle dit. Quoi, le caribou est trop petit ? Selon elle, Gallois ne va pas assez loin, alors que « les chefs d’entreprise n’ont qu’une envie, c’est d’embaucher. » En cette sinistre période agrémentée de plans sociaux et de licenciements massifs, la seule question qui vaille est de savoir si la Parisot se fout franchement de nos gueules, ou s’essaie au comique troupier. Tout de même, cela fait 18 mois que le chômage augmente, il connait son plus fort taux depuis près de 14 ans, et il conviendrait de continuer à faire confiance aux « forces vives » pour créer de l’emploi ? Basta ! Réquisition, autogestion : patron, vous êtes viré.
     D’autant plus viré, le patron, que selon Serge Latouche, économiste patenté (mais presque), « une société heureuse est une société qui consomme peu. Donc, le métier de publicitaire consiste à vous rendre malheureux. » Lors de l’interview, le gars Latouche avoue ne même pas posséder de portable. C’est dire à quel point on peut lui faire confiance.
                                                                                                  Frédo Ladrisse.
 

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